À quelques exceptions près, les indicateurs économiques du monde entier montrent des signes de ralentissement. Cette situation crée un contexte difficile pour les petites entreprises. Toutefois, nous pensons qu'il existe de solides raisons d'envisager cette classe d'actifs, malgré le climat d'incertitude actuel. Nous présentons nos arguments en quatre points.   

Des valorisations attrayantes par rapport aux grandes capitalisations

Les valorisations constituent notre point de départ. Comme le montre le graphique 1, les petites entreprises européennes se négocient à des niveaux historiquement bas par rapport aux grandes capitalisations. Ce facteur se reflète au Royaume-Uni et dans le monde entier. Nous pensons que cela signifie qu'elles offrent un point d'entrée intéressant pour les investisseurs. Nous expliquons pourquoi dans les deux graphiques suivants.   

Chart 1: European small versus European large valuations

Source : Bloomberg : Bloomberg (données sur le ratio cours/bénéfice à long terme), à titre d'illustration uniquement. Aucune hypothèse concernant les performances futures ne doit être faite, du 31 janvier 2008 au 30 septembre 2023. valorisation du MSCI Europe ex UK Small Cap par rapport au MSCI Europe ex UK.

 

Les petites capitalisations et la récession : la réalité n'est pas celle que l'on croit

La plupart des investisseurs pensent que les petites capitalisations sont moins performantes en période de récession. Dans la plupart des cas, ils ont raison. Cependant, ce qui est moins reconnu, c'est que les petites capitalisations sortent généralement des récessions plus rapidement que prévu, surperformant les grandes capitalisations. Ce rebond peut commencer dès les trois premiers mois d'un ralentissement économique. Le graphique 2 montre la performance moyenne relative des petites capitalisations américaines par rapport aux grandes capitalisations avant, pendant et après les récessions (depuis les années 1980).
Ce rebond s'explique par le fait que les acteurs du marché ont tendance à anticiper la reprise économique avant qu'elle ne se produise. Pourtant, cette tendance ne fait pas partie du discours traditionnel sur les petites et grandes capitalisations. Nous pensons que ce décalage crée des opportunités pour les investisseurs actifs. Source : Bloomberg : Bloomberg (données sur le ratio cours/bénéfice à long terme), à titre d'illustration uniquement. Aucune hypothèse ne doit être faite concernant les performances futures, du 31 janvier 2008 au 31 mars 2023. Valorisation du MSCI Europe ex UK Small Cap par rapport au MSCI Europe ex UK. 

Chart 2: Relative Performance of Russell 2000 versus S&P 500 Index Around Recessions

Source : Bloomberg : Bloomberg, à titre d'illustration uniquement, William Blair Equity Research, octobre 2022

 

Les petites entreprises tirent le marché vers le haut ?

Dans le prolongement du graphique 2, il apparaît que les petites sociétés se redressent plus rapidement que les grandes après les périodes de repli. Les petites capitalisations sont plus agiles et capables de réagir plus rapidement que les grandes aux changements de l'environnement économique. Elles peuvent tirer parti des nouvelles opportunités offertes par une économie en croissance. L'augmentation conséquente de l'appétit des investisseurs pour le risque favorise également les petites entreprises. Là encore, le graphique concerne l'Europe, mais nous avons observé ce phénomène dans toutes les régions du monde. 

Chart 3: Smaller companies lead the market higher?

Source : Refinitiv Eikon : Refinitiv Eikon, en EUR, du 1er janvier 1999 au 31 mars 2023.

 

L'accent mis sur les entreprises de qualité

Bien entendu, toutes les petites entreprises ne sont pas égales. Dans le contexte actuel, nous privilégions les entreprises de qualité. En période de stress, les investisseurs privilégient généralement les entreprises qui affichent une forte rentabilité, de bons flux de trésorerie, une gestion solide et des normes ESG (environnementales, sociales et de gouvernance) saines. Des barrières élevées à l'entrée, des moteurs de croissance uniques et un pouvoir de fixation des prix sont également des caractéristiques attrayantes. En revanche, les entreprises fortement endettées ou dont le succès dépend de facteurs externes pourraient être laissées de côté.

Il est important de noter, comme le montre le graphique 4, que les valorisations des actions "growth" de qualité ne sont plus tendues, ce qui offre un potentiel de hausse. Cette situation se compare favorablement aux rendements obligataires américains et aux actions "value", qui sont tous deux proches des niveaux observés lors des précédents sommets du marché.

Chart 4: Growth valuations no longer look stretched (MSCI Europe ex UK)

Growth valuations no longer look stretched (MSCI UK)

abrdn, Refinitiv Datastream, MSCI, 31 mars 2023

 

Pour conclure...

Les perspectives actuelles sont délicates. De ce fait, de nombreux investisseurs ayant une aversion au risque pourraient éviter les petites capitalisations. Toutefois, nous pensons qu'il existe des raisons probantes de reconsidérer la question. L'histoire montre que les petites capitalisations rebondissent plus tôt qu'on ne le pense en cas de récession. Elles ont également tendance à se relever plus vite que les grandes capitalisations. Les valorisations étant historiquement attrayantes, nous pensons que le moment est bien choisi pour s'emparer de sociétés de grande qualité avant une éventuelle reprise.   

La valeur des investissements et les revenus qu'ils génèrent peuvent varier à la hausse comme à la baisse, c'est-à-dire que les investisseurs peuvent récupérer moins que le montant investi. Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs.